Service national des infrastructures et équipements scolaires : Ce que l’on reproche à Ibrahima Cissé

Parachuté comme directeur du SNIES sans aucune formation préalable, sans aucun stage pratique ni expérience professionnelle, l’étudiant de franco-arabe Ibrahima Cissé a vécu ces 7 dernières années comme un apparatchik à la tête d’un service pourtant névralgique, auquel dépend la formation universelle des enfants de Guinée et par conséquent l’avenir du pays dans un monde qui se veut ultra-concurrentiel.

Plutôt que de construire des écoles, les équiper et améliorer les conditions d’étude des écoliers, Ibrahima Cissé en a fait une vache laitière où simplement une caverne d’Ali-Baba. « Plus de 316 milliards investis durant son règne et qui restent à justifier d’autant plus que les infrastructures sont introuvables », selon ses copains du RPG -les communicants- qui, dans son bras de fer avec son ministre de tutelle, ont carrément accordé leur soutien total à ce dernier, en cette période de réformes indispensables pour le système éducatif déjà enclenchées.

Autant dire que le débat, houleux, sur ses malversations financières et l’attribution des contrats formels au MENA, à son bénéfice exclusif, continue de la plus belle. Ayant de multiples subterfuges dans sa bandoulière, l’ex-directeur du SNIES n’a pas hésité de créer de nombreuses sociétés-écrans dont entre autres GAT-Guinée, Briques-Dalles, FET, Notre Vision, etc.

Toutes ces entreprises sont mêlées de près à des détournements de fonds au détriment de l’école guinéenne, bénéficiant de sombres contrats de construction ou de rénovation dont le seul mobile est de s’accaparer l’argent alloué, sapant du coup la politique éducative du pouvoir Condé. Il s’agit, à tout peser, de crimes économiques dont la seule évocation conduirait l’acteur principal vers la Maison d’arrêt centrale de Coronthie.

À titre d’exemple, listons quelques contrats, avec les entreprises exécutantes, les localités concernés, leurs montants correspondants :

L’entreprise GAT-Guinée (4 contrats dont celui suivant) : 

– École Primaire de Béhanzin, Conakry (11.579.000.000 GNF)

L’entreprise Notre Vision (3 contrats dont celui suivant ) :

 – LYCÉE 1er Mars et Collège 1 de Bonfi (6.765.719.921 GNF)

L’entreprise FET (3 contrats dont celui suivant ) :

– Rénovation du Lycée de Mandiana (2.105.607.500 GNF)  

L’entreprise Briques-Dalles (2 contrats dont celui suivant) :

–  Aménagement de forage à Kindia (397.500.000 GNF)

À côté de ces quelques contrats mafieux, listés ci-haut, le sieur Ibrahima Cissé s’est engagé à sucer ceux le marché de L’ANAFIC dans le même domaine, celui scolaire. Ci-après, il est listé cinq contrats avec l’ANAFIC et qui, jusqu’à présent, ne sont pas exécutés en dépit du fait que tous les montants aient été payés par l’agence :

– Mobilier pour l’École Primaire de Béhanzin (351.758.000 GNF)

– Mobilier pour le Lycée de Bonfi (395.480.000 GNF)

– Sécurisation de 4 hectares du domaine du MENA à Wonkifong (398.000.000 GNF)

– Mobilier pour le SNIES (338.800.000 GNF)

 – Supervision (76.482.400 GNF)

Voilà entre autres les montants faramineux que l’ex-directeur du SNIES a détroussés dans les caisses de l’ANAFIC sans la moindre trace sur le terrain. Au-delà de toutes ces malversations et ces détournements, la situation des Africof est encore assez lamentable voire pathétique. À ce niveau, on a vu un contrat préalablement fixé à 2,5 milliard de FG se dilater pour finalement atteindre 10 milliards de FG.

Les registres du MENA étant maintenant ouverts à la presse, on a pu consulter un autre contrat léonin équivalant à 7 milliards de FG, préalablement destinés à la confection de tables-bancs, mais qui, depuis des lustres, n’est pas encore réalisé.

La liste est loin d’être exhaustive, tellement que le jeune Cissé et ses complices se sont emparés de l’argent du contribuable guinéen. Sans aucun risque de se tromper, c’est le plus grand prédateur du MENA de cette dernière décennie. « Un chef de service qui se croit au-dessus d’un ministre ? Soit il ne connaît pas les règles élémentaires de l’administration, soit il perd le nord. Curieux n’est-ce pas ? », peut-on lire sur un écrit laissé par un conseiller juridique du MENA.

Par Mariam Camara

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