Massacre du 28 septembre 2009 : Les parents des victimes toujours dans l’expectative !

Le 28 septembre 2009, des éléments de la garde présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara, des gendarmes et policiers drogués et dopés massacraient plus de 150 militants de l’opposition et commettaient des actes de viol sur plus 100 femmes venues manifestées en ce mémorable Jour de l’histoire de la Guinée, contre les velléités du chef de la junte à saborder la Transition par une tentation de pouvoir qui le gagnait.

Le monde entier était stupéfait face à un tel drame, un tel crime perpétré par des militaires guinéens sur leurs compatriotes en plein 21 siècle, en pleine journée et sur une place si publique que le stade du 28 septembre portant le nom du plus grand jour historique de la Guinée, malheureusement ensanglanté et prostitué par ces atrocités qualifiées de crimes contre l’humanité.

Mais, 12 ans après, le procès des présumés coupables n’a toujours pas lieu

Bien des guinéens s’inquiètent sur l’avenir de ce dossier des massacres du 28 septembre 2009. Surtout lorsqu’on sait que l’ex-président Alpha Condé a traîné ce dossier dans la boue, voulant empêcher que des militaires, gendarmes et policiers probablement proches de lui ne soient trimballés devant la justice.

L’ex ministre de la justice, garde des sceaux, Maître Cheick Sacko avait promis aux guinéens et à la communauté internationale d’organiser ce procès à la Cour d’Appel de Conakry, mais il en a été empêché par des intérêts en jeu.

L’ancien ministre avait même été menacé de représailles s’il s’entêtait à traduire les accusés devant la justice. Cet homme qui avait dans ses projets la réhabilitation de la justice en Guinée, la construction de la prison civile à Yorokoguia, la construction du nouveau siège du ministère de la justice, a fini par abandonner ce lourd dossier qui devenait de plus en plus complexe.

L’on a aisément compris dès lors, à l’époque, que le procès des massacres et viols du 28 septembre 2009, n’allait jamais avoir lieu aussi longtemps que l’ancien tyran guinéen restera au pouvoir.

Alpha Condé avait un pied sur le dossier pour des raisons inavouées.

Sinon, comment expliquer l’arrestation à Dakar du lieutenant Toumba Diakité, ancien garde du corps du capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte à l’époque, puis transféré à Conakry pour faciliter la tenue du procès et l’inculpation de plusieurs militaires et civils impliqués dans ces massacres par un pool des juges, et que l’affaire reste toujours en l’état, sans que nul ne soit inquiété ou jugé ?

En réalité, Alpha Condé était l’obstacle et farouchement opposé à la tenue de ces assises judiciaires à Conakry et cela depuis son élection truquée à la tête de la Guinée en décembre 2010. Soit plus d’un an après les massacres du 28 septembre 2009.

Mieux, Alpha Condé a piétiné et saboté la poursuite des inculpés par la CPI (Cour pénale internationale) pour des raisons qui lui sont propres. Malgré l’assistance technique, logistique et financière que l’Union européenne était disposée à mettre à la disposition de la Guinée pour la bonne tenue du procès à Conakry.

Douze après ces massacres et viols, les victimes regroupées en association, attendent toujours d’être rétablies dans leurs droits.

Elles ont frappé à toutes les bonnes portes, pour que justice soit faite, mais en vain.

A l’avènement du CNRD au pouvoir en Guinée, nous osons croire que le Colonel Mamadi Doumbouya va enfin se saisir de ce dossier criminel pour tenir le procès des inculpés dont certains occupaient ou occupent toujours de hautes fonctions dans l’administration publique.

12 ans après les faits, et pour la première fois, une haute Autorité Guinéenne, en l’occurrence le colonel Mamadi Doumbouya a fait le déplacement le 28 septembre 2021 du stade, au lieu des crimes pour rendre hommage et s’incliner devant la mémoire des victimes dont les traces systématiquement effacées par des dignitaires sans aucune sépulture digne d’un être humain.

Cette visite symbolique du Président du CNRD au stade a redonné espoir aux parents des victimes et des rescapés qui n’aspirent qu’à une seule chose : que justice soit enfin rendue dans ce dossier criminel

Par Ibrahima Sory Diallo D. Beck

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