Patronat unifié : Un tremplin pour qui?

Les quatre patronats, ayant pignon sur rue en Guinée, se sont engagés dans un processus de fusion irréversible. Elhadj Mohamed Habib Hann, Kerfalla Person Camara, Ansoumane Kaba et Ismaël Keïta se sont donné la main pour bâtir un secteur privé digne de ce nom et pour le bonheur des employeurs guinéens.

En dépit de la désinformation qui a accompagné le processus, force est de reconnaître que cette initiative salutaire a émané du président du CNP-Guinée, Elhadj Mohamed Habib Hann, au regard de son discours prononcé pendant les journées de concertation nationale, devant le Président de la Transition auquel il a posé une doléance: la restructuration du secteur privé guinéen.

Une restructuration qui aura lavantage de renforcer le secteur privé guinéen et sa crédibilité à linternational, que les investisseurs espèrent pour se bousculer devant la porte de la maison Guinée.

Cette semaine, entre deux conférences de presse, le président du CNP-Guinée a sonné la fin de la récréation, mettant un terme au bicéphalisme qui a longtemps sapé cette organisation.

Dorénavant, les quatre patrons des patrons se regardent plutôt en frères guinéens, pour lesquels seuls les résultats et lattractivité du pays comptent. Elhadj Habib Hann, « un acteur clé du secteur privé guinéen »,-tel que vient de lécrire Jeune Afrique-, va mettre son très grand réseau de partenaires internationaux dont le MEDEF international, les nombreuses représentations du CNP-Guinée à létranger (Paris, Berlin, Dubaï, etc.) à la disposition de ses collègues.

Le nouveau patronat unifié va également hériter des nombreuses initiatives de Mr Hann dont entre autres lincontournable Think-Tank France-Afrique-Chine qui réunit bien dinvestisseurs Européens, Africains et Chinois. Une opportunité d’envergure mondiale qui ambitionne de créer un nouvel ordre économique pour l’Afrique, avec l’appui des grands acteurs de la finance internationale.

Entre autres projets à reverser dans la besace du patronat unifié, il y a la construction de la maison de l’entreprenariat, lautonomisation des femmes ou encore la promotion de lentreprenariat jeunes.

Pour mettre toutes les chances du côté des employeurs guinéens, lhomme daffaires a aussi d’autres atouts dont lUPM de Paris Longchamp, lUPM de Montpellier Bonne Nouvelle Afrique et de nombreux autres forums denvergure qui permettront au patronat unifié de se développer.

Cela étant dit, le président du CNP-Guinée a accepté de confier, conjointement, la présidence provisoire du patronat unifié à Ansoumane Kaba alias Kaba Guiter, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Ce, avant le congrès électif devant désigner, conformément aux lois sociales en vigueur, les futurs dirigeants de la future faîtière qu’est « la confédération générale des entreprises de Guinée CGEG ». Congrès électif qui sera précédé par la dissolution des quatre patronats existants, la rédaction de statuts, du règlement intérieur et autres textes devant régenter l’organisation.

« Il était temps que nous essayons de nous donner la main et daider à restructurer positivement le secteur privé guinéen. Ça été une action positive, je pense avec une conviction profonde et une volonté manifeste à tendre la main à tout le monde et à pouvoir dire de façon solennelle que le bicéphalisme qui existait est terminé », martèle-t-il, le vendredi 25 mars dernier, pour ce qui est du processus d’unification enclenché sous la houlette du ministre du Commerce Bernard Goumou.

« Le patronat guinéen est un bien commun et non une propriété privée. Cest une entité faîtière qui est le syndicat des employeurs guinéens. Lorsque nous essayons de bâtir un patronat fort, je pense quon ne voit que lintérêt de cette entité ou cette structure. Mon objectif a été, depuis que jai été élu à la tête du Conseil National de patronat guinéen, le 10 décembre 2016, de tendre la main à tout le monde, parce quon ne peut pas espérer développer des activités dans un pays en allant en solo, ce n’est pas possible. Donc vouloir ne pas reconnaître les mérites et ne pas reconnaître la participation dun acteur du secteur privé guinéen, cest de refuser cette vision qui est une vision noble : celle de pouvoir mobiliser tous les acteurs du secteur privé guinéen, dans une entité patronale afin de pouvoir évoluer en synergie daction pour le développement du secteur privé guinéen »,précise-t-il.

« En ce qui concerne la présence de Monsieur Kaba Guiter, cest un homme daffaires. Cest un guinéen comme moi. Ça peut être tout autre homme daffaires qui pourrait éventuellement être à la tête du patronat guinéen. Je ne suis pas quelqu’un qui refuse la présence de tout un chacun. Je veux un patronat bien structuré. Une institution forte. Cest pour cette raison que, depuis longtemps, jai demandé à ce que nous nous donnions la main pour que nous ayons une institution forte. Ce ne sont pas des hommes forts qui comptent au niveau du patronat. Ce qui compte, cest de faire du patronat une institution forte qui réunit en son sein des hommes forts »,rappelle Elhadj Mohamed Habib Hann.

Bref, l’homme d’affaires Elhadj Mohamed Habib Hann, initiateur de l’unification en cours, sort plutôt satisfait du processus après la remise en route de la chambre du Commerce et la réconciliation vécue cette semaine entre les quatre acteurs majeurs du secteur privé. Il a remercié très chaleureusement le Président de la République ainsi que les membres du CNRD et du gouvernement pour avoir accepté ces deux doléances quil avait posées à la rencontre entre le Colonel Mamadi Doumbouya et le secteur privé guinéen ».

Au sein de la Confédération générale des entreprises de Guinée en gestation, un bureau provisoire a été installé. Un bureau au niveau la présidence est confiée à Ansoumane Kaba Guiter, la gouvernance à Elhadj Habib Hann, l’international à KPC et la communication à Ismaël Keïta.

Par Sambegou Diallo

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