Le nouvellement nommé chef d’état-major de l’armée guinéenne, Ibrahima Sory Bangoura, est un officier militaire bien formé et respecté. Ayant bénéficié de plusieurs formations aux États-Unis, en Europe, au Maroc et en Chine, il est expérimenté et a une connaissance approfondie des différents corps de l’armée. Pendant le règne de Lansana Conté, il était très aimé de la troupe, mais était également victime d’accusations arbitraires et d’arrestations fréquentes.
Après les événements des 2 et 3 février 1996, où le feu président Conté a été sauvé par le capitaine Kébé et son équipe, Bangoura a contribué à faire avorter le coup d’État. Cette mutinerie a ensuite entraîné une grande réforme au sein de l’armée, avec plusieurs officiers supérieurs envoyés à la retraite anticipée.
Lansana Conté a également ouvert son gouvernement à des civils hautement qualifiés, avec Sydia Touré nommé Premier ministre. Plusieurs officiers ont été choisis pour diriger l’armée nationale, dont Kerfalla Camara, Bailo Diallo et Abdouramane Diallo.
Bangoura a fait partie de la seconde vague des officiers supérieurs de l’époque Conté et a été formateur des commandos chinois qui ont renforcé les capacités d’intervention de l’armée guinéenne. Cependant, il a été arrêté et torturé après la prise de pouvoir par le capitaine Moussa Dadis Camara en décembre 2008. Il a été libéré après les accords de Ouaga en janvier 2010, grâce au général Sekouba Konaté.
Malgré les complots fomentés contre lui pendant le règne de Conté et celui de Dadis, Bangoura a survécu et a été nommé chef d’état-major général de l’armée. Nous lui souhaitons bonne chance dans ses nouvelles fonctions.
Par Ibrahima Sory Diallo D. BECK